23 JUIN 2019 À 8 H 44 MIN
La prescription et l’efficacité des anticoagulants oraux directs (AOD) par rapport à l’antivitamine K (AVK), un anticoagulant également, dans la prise en charge de la fibrillation atriale non valvulaire (FANV), ont fait l’objet d’un débat entre professionnels et experts en cardiologie, lors d’un symposium organisé jeudi par les laboratoires Beker,
fabricant de médicaments génériques.
La FANV, ont souligné les spécialistes, multiplie les risques d’accident vasculaire cérébral (AVC) et d’embolie systémique chez les personnes adultes présentant un ou plusieurs facteurs de risque.
Cette pathologie, qui est aujourd’hui fréquente, a précisé le Pr Chentir du service de cardiologie au Chu Mustapha Bacha, est fréquente dans notre pays, et sa prévalence va augmenter avec le vieillissement de la population. Revenant sur les études réalisées en Algérie et à l’étranger, le Pr Chentir a estimé qu’il s’agit d’une nouvelle épidémie qui accompagne l’explosion des maladies non transmissibles.
«Elle est source de complications et alourdit la prise en charge médicale des patients», a-t-il noté, et d’insister sur l’importance d’un anti-coagulant «efficace, bien toléré, affecté d’un taux de complications le plus faible possible».
Le Dr Walid Lamara, un cardiologue algérien installé à l’étranger, est revenu, quant à lui, sur la place des AOD dans la prévention des AVC et des embolies et les recommandations actuelles qui préconisent les AOD en première ligne dans la fibrillation atriale non valvulaire, sur la base des bénéfices que présente cette classe de médicaments sur les AVK.
Il a rappelé que les études et les essais cliniques ont prouvé que les AOD sont aussi efficaces que les AVK, et réduisent de manière significative le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) ou d’embolie systémique de
manière significative.
«Les AOD sont aussi sûrs que les AVK au regard des hémorragies majeures, et plus sûrs au regard des hémorragies intra-crâniennes», a-t-il insisté.
Des résultats tout aussi prouvés dans la vraie vie, a noté le Pr Yazid Aoudia, chef d’unité de rythmologie au CHU Mustapha Bacha, montrent qu’il est probablement plus sûr et plus efficace d’utiliser les AOD plutôt que les AVK pour traiter les patients ayant une fibrillation atriale non valvulaire, vu les problèmes rencontrés en termes d’observance, interaction alimentaire et médicamenteuse, ainsi que le suivi régulier du degré d’anticoagulation par le dosage de l’INR.
Les avantages des AOD sont nombreux, a souligné le Pr Chettibi, chef de service de cardiologie au CHU de Beni Messous.
La supériorité de cette classe thérapeutique sur les AVK, en matière de réduction des saignements et de la baisse de la mortalité, rassure davantage sur la bonne prise en charge des patients atteints de FA.
«Des études ont montré qu’ils ne présentent pas d’infériorité en termes d’efficacité.
Ils réduisent les hémorragies intra-crâniennes, présentent un bon usage, et les données en vie réelle sont rassurantes.»
A noter que l’anticoagulant Rivaroxaban est fabriqué localement par les laboratoires Beker dans les trois dosages (10,15 et 20 mg) et il est sur le marché depuis 2018.
Il a bénéficié de l’étude de bio-équivalence par une CRO jordanienne validée par l’AFDA.
Il est actuellement en attente de remboursement par la sécurité sociale .